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Les Trente Glorieuses furent les années du bonheur de la France,et aussi celles de son déclin géopolitique. Nous perdîmes notre Empire, et nous achetâmes des produits surgelés, des machines à laver, des places au cirque Pinder et des livres qui parlaient de toute sorte de liberté. Même le sage Camus parlait dans L’étrangerde la liberté de tuer par simple choix… On allait moins à la messe, on s’épousait de moins en moins. L’autoroute du soleil menait à tous nos rêves. Angélique,marquise des Anges et Brigitte Bardot, Alain Delon et Omar Sharif émoustillaient les couples en quête de cinéma et de bronzage. C’était un désir de vivre qui était moderne. À la fin des Trente Glorieuses, plus personne n’osait remettre en question cette notion de liberté que l’on mélangeait allègrement avec celle du bonheur, que l’on confondait elle-même avec celle du confort. C’était un immense ronronnement de plaisir qui s’était emparé de l’Occident. Mais il ne faut pas occulter l’autre visage de cette France. Durant les Trente Glorieuses, notre armée perdit 250 000 de ses soldats* Les pertes côté vietminh sont estimées à 400 000 et celles du F.L.N. monteraient jusqu’à un million. Ces données prouvent que la France a toujours conduit une politique mouvementée, même en période de prospérité… Nous sommes un peuple guerrier dont la situation géostratégique mène à se mêler au destin du monde, quelle que soit notre sensation du bonheur. C’est une constante de notre histoire qui a donc toutes les chances de s’appliquer à notre siècle actuel.
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