Rezension : Centre Virtuel de la connaissance sur l‘Europe

In der folgenden Rezension wird sich auseinandergesetzt mit der Webseite www.cvce.eu (Centre Virtuel de la connaissance sur l’Europe). Diese Seite, die 3-sprachig erscheint, nämlich in englischer, französischer und deutscher Sprache, beschäftigt sich mit der europäischen Integration und wurde veröffentlicht vom Centre Virtuel de la Connaissance sur l’Europe, einer luxemburgischen Institution, die 2002 gegründet wurde. Die Zielgruppe dieser Seite ist, nach eigener Angabe, nicht nur die der Forscher und Professionellen, sondern auch die aller anderen, die an diesem Thema interessiert sind.[1]

Diese Seite ist in 4 Bereiche unterteilt: die Startseite (mit den News), die Publikationen, die Oral history und die Forschung und Innovation. Ich habe mich dafür entschieden näher auf den Teil Oral History einzugehen. Es handelt sich hierbei um Interviews zur Geschichte der europäischen Integration, die mit bedeutenden Akteuren und Zeitzeugen geführt wurden und die von dieser Institution zusammengetragen wurden. Ich finde es gut, dass es zu den unterschiedlichen Charakteren biografische Informationen gibt, da diese es erlauben die Personen und ihre Interviews zeitlich einzuordnen, und dass es zu allen Interviews kurze Beschreibungen gibt, die sagen, um was es in den folgenden Gesprächen gehen wird. Ein weiterer Vorteil dieser Interviews ist, dass man neben der filmischen Darstellung des Gesprächs (auch wenn diese nicht immer vorhanden ist), auch meistens eine Transkription der Interviews dargeboten bekommt. Nach meiner Meinung ist dieser Bereich gut formatiert, da die Interviews alphabetisch nach Namen geordnet sind und jede Person mit einem Photo dargestellt wird. Ich finde diesen Bereich sehr bedeutend, da er wichtige Primärquellen liefert, die sowohl interessant für den Forscher als auch für den Laien sind.

[1]http://www.cvce.eu/de/le-cvce/presentation

Critique de EUscreen (Beta)

EUscreen, un projet construit par un consortium d’archives audiovisuels européens et financé, à partir de 2009, par la Commission Européene, occupe une fonction d’archive numérique de sources audiovisuelles européennes. La panoplie de sources est limitée du fait que EUscreen dispose uniquement de sources audiovisuelles non accessibles ailleus, ce qui à l’avantage d’accéder à des sources jusqu’à présent non consultables et de stimuler ainsi la recherche par l’afflux de nouvelles sources (images, émissions télé & radio, reportages, news, etc. ) en différentes langues désormais accessibles par internet.

Comme problématique s’avère ainsi la recherche par langue des sources archivées qui, d’une part se présente, dans la version francaise, comme ‘All languages’,  d’autre part englobe des catégories comme p. ex. le ‘Nepali’ ou le ‘Chinese’. Due à cette catégorisation confuse l’utilisateur pourrait rencontrer des difficultés de compréhension et, si il est n’est pas anglophone, s’attendre à des sources intégralement en langue népalaise ou chinoise et/ou produite par le Népal ou la Chine. Cependant il accède à une source essentiellement présentée dans une langue européenne qui inclut quelques passages de langue népalaise ou chinoise. Ce problème peut facilement être contourné par l’introduction d’une sous-catégorie dans la barre de recherche qui se présenterais ainsi: ‘Toutes les langues’ puis la sous-catégorie: ‘népalais’ respectivement ‘chinois’.

De plus, il serait bénéfique de disposer de traductions (textuelles) des sources présentés, facilitant ou donnant ainsi accès à des sources en langue étrangère dont on ne dispose pas les capacités de compréhension.

Les sources racontent donc l’histoire de l’Europe à travers la télé et la radio. Ainsi, l’utilisateur fait face à une narration de l’histoire contemporaine européenne (20ième et 21ème siècle) vue à travers les deux mediums sus-mentionnés. Néanmoins se pose un problème: l’audiovisuel ne se limite pas qu’au 20ième et 21ième siécle. Qu’en est-il des messages télégraphiques (de type morse) largement utilisés au 19ième siècle? Ils étaient, et le sont toujours encore, possible, tout comme la radio, grâce au transfert d’ondes electromagnétiques destinées à être recues par un/le public. L’utilisateur cherche en vain ce type de source, qui ne fait pas l’objet d’une numérisation et d’archivage auprès de EUscreen, négligeant ainsi d’importantes sources d’informations audiovisuelles qui élargiraient le cadre de recherche de l’histoire audiovisuelle européenne.

Critique du site internet Inventing Europe. European Digital Museum for Science & Technology.

Le site internet Inventing Europe, qui se base sur la collaboration novatrice entre historiens et institutions d’heritage culturel à travers l’Europe, à savoir le Deutsches Museum (musée allemand sur la technologie et la science), le Dokumentationzentrum Alltagskultur der DDR (musée allemand spécialisé sur l’histoire quotidienne de la DDR), le Hungarion Museum for Science Technology and Transport (musée hongrois sur la science, la technologie et le transport), le Museum Boerhaave musée néerlandais sur l’histoire de la science et de la médecine), le Nederlands Instituut voor Beeld en Geluid (musée et centre de documentation néerlandais sur le son et la vision) , le Science Center NEMO (plus grand centre de sciences aux Pays-Bas), le Museum Center Vapriikki (Finlande), le Norsk Teknisk Museum (musée national norvégien de la technologie, industrie, science et médecine), The Science Museum London (musée anglais sur l’histoire ayant ses points forts en histoire de la science de l’Ouest, la technologie et la médecine), The Tropical Research Institute of Portugal (mandataire spécial envers les communautés lusophones ayant pour but, à travers la recherche, le dévelopment des sciences humaines et naturelles) et  l’Istituto per la storia dell’età contemporanea (Italie), est d’une part un projet pilote pour API (application programming interface) du portal européen digital Europeana et d’autre part issu de The Foundation of History of Technology, créée en 1988 et animée et supportée par l’Eindhoven University of Technology afin d’initier et supporter la recherche académique à grande échelle (national et international) dans le domaine de l’histoire de la technologie. Elle a pour principal objet l’exploration de l’histoire, la culture et la formation de l’Europe tout en dépassant le cadre national

Etant donné ce large support de la part de divers institutions européenes, il n’est pas étonnant que le site, qui offre 6 expositions (Daily Lives, Infrastructures, Governance, Media, Globalisation, Knowledge) subdivisées en 45 visites (tours) accompagné de metadatas (petite biographie) concernant la/le(s) curateur(s)/trice(s), plus de 1000 objets malheureusement non inventarisés et par conséquent difficilement retrouvables, des informations sur le fondateur, les partenaires et sponsors du site et un espace éducation, s’adresse à trois grandes catégories: le grand public, les institutions d’héritage culturel et le corps académique (professeurs d’universités, étudiants) et scientifique (historiens); les deux derniers pouvant faire requête de participation au site.

Outre The Foundation of History of Technologie (donc aussi l’Eindhoven University of Technology) et SHT Corporate Programme (programme établi par The Foundation of History of Technologie afin de rendre la recherche et sa diffusion possible), le site web compte: SNS REAAL Fonds (fond d’investissement néerlandais supportant les initiatives émanant du domaine artistique & culturel et jeunesse & société), Next Generation Infrastructures (institut de recherche travaillant, en coopération avec des insititutions scientifiques, des acteurs du marché (market players) et organisations gouvernementales, sur l’industrie et la science internationale) et Netherlands Institute for Advanced Studies in the Humanities and Social Sciences, European Science Foundation (fondation qui s’engage à atteindre le plus haut niveau de qualité scientifique en Europe afin de promouvoir la recherche et le progrès), parmi ses sponsors; fait qui renforce la crédibilité envers le corps académique et scientifique.

Notons un problème majeur qui se pose au site, celui du terme Europe. A partir de quand peut-on parler d’Europe? En analysant le site, on remarque que les “débuts” se situent vers le milieu du 19ième siècle, période charnière marqué par la révolution industrielle. Ainsi l’utilisateur du site se voit raconter une histoire basée sur la technologie, qui néglige en quelque sorte d’autres thèmes majeures, tel que la politique par exemple. Néanmoins, ce fait livre à l’utilisateur une autre vue sur l’histoire européenne, histoire qui ne se limite pas qu’au contient mentionné, mais fait aussi le lien avec le colonialisme.

Review du site Inventing Europe

Inventing Europe est le produit d`une collaboration entre historiens et institutions culturelles afin d’établir une histoire transnationale de la culture européenne à travers des images et des objets technologiques.

Le site offre une expérience innovatrice dans sa façon de présenter et d’écrire l’histoire. A travers six grandes expositions, Inventing Europe propose une visite sous forme d’un musée virtuel. Les six expositions traitent de sujets bien spécifiques de l`histoire de la technologie en Europe autour de la vie quotidienne, de l’infrastructure, de la gouvernance, des médias, de la globalisation et des knowledge societies. Organisés en plusieurs rubriques thématiques, chaque sujet est traité par un court article informatif et est accompagné par une source correspondante (photo, texte, carte, vidéo). L’indication de l’auteur de chaque article et les références utilisées attestent la scientificité des textes.

Inventing Europe est également un espace qui fournit une riche collection de sources primaires. Il s`agit avant tout de photos et d’images qui témoignent de l`histoire de la technologie en Europe. Alors que la plupart des sources sont contextualisées par une courte description historique et que le site livre toutes les informations nécessaires sur la source digitalisée, il est regrettable de ne pas retrouver une subdivision thématiques de ces sources. Par contre, la fiabilité de toutes les ressources du site peut être approuvée grâce à leur métadonnées respectives.

Un des objectifs du site est également son utilisation en tant qu`outil d`enseignement. Ainsi, les ressources et les articles proposés par le site ont été intégrés par des professeurs dans différents cours universitaires à travers toute l`Europe.

Pour conclure, Inventing Europe s`adresse à toute personne partageant un intérêt particulier à la construction et à l`évolution de l`Europe à travers la technologie. La subdivision thématique de chaque sujet dans plusieurs dossiers, permet une navigation et une lecture agréable qui ne nécessite pas de pré-requis grâce à une contextualisation historique systématique de chaque thème abordé. Inventing Europe représente ainsi une approche réussie de lecture historique non linéaire mettant l`histoire en rapport direct avec ses propres sources.

Critique du site du CVCE

Critique du site du CVCE

Le site du Centre Virtuel de la Connaissance sur l’Europe (cvce.eu), créé en 2002, « a pour vocation de contribuer à une compréhension approfondie de la construction européenne dans ses dimensions historiques, juridiques, économiques et politiques tout en mettant en œuvre des méthodes et des outils du numérique pour soutenir la production et la diffusion de la connaissance », comme se définit le site dans sa présentation.

Comme tout site numérique, le CVCE nous invite à découvrir différentes rubriques en nous offrant des « témoignages d’acteurs et d’observateurs privilégiés » de la construction européenne. Il nous est possible de consulter les publications du CVCE ainsi de suivre l’UE de ses années de fondation jusqu’à aujourd’hui et ceci dans les langues française, anglaise et allemande. Comme le veut un site à la mode, l’utilisateur peut voir les tweets récents du CVCE et à ne pas oublier la possibilité de se connecter à la page facebook du CVCE.

Une bande d’annonce, nous sautons aux yeux, nous informe sur des sujets intéressants, importants ou les plus consultés. La possibilité de donner un feedback concernant le site, une option d’affichage, l’énumération de ses partenaires, l’histoire du centre et un lien de recrutement font du site Web une page agréable à consulter.

Avec ses nombreux sujets sur la construction européenne, soit témoignages, soit des dossiers et sa possibilité de recrutement, le site est un outil idéal pour les étudiants, les professionnels et les particuliers.

 

Critique du site “Inventing Europe”

Critique du site « Inventing Europe »

Le site « Inventing Europe » est une collaboration entre des historiens et des institutions culturelles de toute l’Europe pour former une mémoire transnationale collective de l’héritage culturel européen. Le but du site web est d’explorer l’histoire, la culture et la formation de l’Europe par des images et des objets technologiques.[1]

Le site compte trois grandes rubriques. La première nous montre six expositions (la vie de tous les jours, les infrastructures, la gouvernance, les médias, la globalisation et les sociétés du savoir) et nous explique comment des objets technologiques, des idées, la politique, etc ont révolutionné l’Europe. La deuxième donne la possibilité aux chercheurs de l’extérieur de nous présenter leurs travaux sur des objets importants pour l’histoire de l’Europe. Et la troisième rubrique est dédiée aux images d’objets, de personnes, de livres, etc avec un descriptif et une information sur l’image. Ces trois rubriques sont liées entre eux. A côté de cela, le site présente son team, ses partenaires et sponsors, et invite les professeurs à utiliser le site pour enseigner aux étudiants l’utilité de voir l’histoire d’un point de vu technologique et scientifique.

Expliquer l’histoire à l’aide des technologies et les sciences n’est pas tout à fait nouveau, mais reste toujours innovateur. Le site essaye de montrer que des objets aussi simple que le réfrigérateur, ont influencé l’histoire du monde. Un article court donne des informations sur l’objet en question (qui peut être agrandi) et l’auteur de l’article (curator), un expert dans sa matière, est présenté brièvement. Les articles sont accompagnés par une liste de références donnant encore plus de poids à l’article et à l’auteur. Ceci fait du site un lieu pour ceux intéressés par l’histoire des objets ou des idées.

L’application « Education », nous intéresse car elle donne la possibilité aux professeurs d’enseigner l’histoire de l’Europe en utilisant activement le site web. Cela rend le cours peut-être plus interactif et l’histoire est présentée d’un autre point de vue.

Le site manque une barre de recherche, ce qui rend la recherche d’un objet difficile et ennuyant, surtout dans la page des « 1000+ Objects ».

En gros, le site est intéressant à cause des diverses images et de ses descriptions, mais ne réussi pas à faire le lien entre l’histoire des technologies et l’histoire de l’Europe.

 

[1] www.inventingeurope.eu/about/

Review of the website http://www.inventingeurope.eu

The website inventingeurope.eu is an online exhibition of objects of the 19th and 20th centuries mostly concerning technological and science subjects but also some daily life elements as postcards, adverts or even packages of canned food offering visual and material sources to create a common European memory.

The site contains, to guide visitors, short articles to explain the evolution of technologies very accessible, also for non experienced readers, which include sources, footnotes and the author of the text.

The section 1000+ Objects shows pictures of items with their origin and their location, furnishing the necessary metadata. This also enables the visitors to use them as primary sources giving as well the links to the museums and archives where the objects or documents are kept. Object’s descriptions are a bit limited and very short but there is a connection to science articles to which the object is related (e.g. the TB House is linked to the historical background of the science techniques and measures to fight Tuberculosis in Europe). The section is very interesting and well done but however a better classification would be to divide items into different categories: like science, popular culture, architecture etc. because otherwise it is easy to get lost.

To avoid this problem the user can visit the section Exhibitions divided by subjects (daily lives, globalization etc.) or the Guest curated tours to follow in the right order the stories and the evolution of techniques.

In the section Partners there are information and links to the museums and archives collaborating with the project with their own web pages, which is also very useful. For academic purposes interesting are the outlines for teachers on how to use the website for courses and exercises. Short biographies and curriculum of the different curators of the exhibitions are outlined with the indication on which part they have created.

The website is very interesting to view and useful to acquire information and sources with however some little limitations in the organization.

Narrating Europe – Frédéric Clavert

4623814213_17bf0b02bf_zL’interview avec Frédéric Clavert, ingénieur de recherche pour le LabEx “Écrire une Histoire Nouvelle de l’Europe”, a été réalisé par Adrien Chetter, dans le cadre du cours Narrating Europe du Master en Histoire Européenne Contemporaine.

Monsieur Clavert, pouvez-vous vous présenter brièvement ? Quelle est votre fonction actuelle ? Quelle a été votre formation universitaire ? Quels sont vos intérêts de recherches ?

Je suis actuellement ingénieur de recherche à l’Université Paris Sorbonne. J’ai d’abord obtenu un diplôme de l’Institut d’Études Politiques de Strasbourg (histoire / droit public / sciences politiques de l’Europe / sciences économiques), puis un DEA (équivalent à l’époque d’un Master 2 recherche) en histoire des relations internationales et, enfin, une thèse (Université Robert Schuman – Strasbourg III, maintenant fusionnée dans l’Université de Strasbourg).

Mes intérêts de recherche touchent à deux points : l’organisation monétaire du continent européen au XXe siècle d’une part, les transformations numériques des sciences historiques d’autre part.

Votre thèse parle de Hjalmar Schacht. Pourquoi avoir choisis ce personnage comme sujet pour votre thèse ?

En dernière année de Sciences Po Strasbourg et pendant mon année de DEA, j’ai rédigé deux mémoires de recherche (‘The Economist’ et la politique économique du Front Populaire 1936-1939 et La mission van Zeeland, une tentative de clearing international) où, notamment lors des entretiens Blum-Schacht de l’été 1936, j’étais intrigué par Hjalmar Schacht. Recherchant des sources secondaires sur lui, je me suis aperçu qu’il n’y avait pas d’éléments solides. Cela correspondait à mes intérêts du moment (une très grande curiosité intellectuelle pour l’entre-deux-guerres) tout en les élargissant.

Quelles étaient vos principales sources pour votre thèse? Quelles difficultés avez-vous rencontrez concernant les sources ?

Il n’y a pas eu de grandes difficultés pour les sources si ce n’est 1. leur disparité, 2. le classement des fonds de la Reichsbank, sans indexation des personnes (indexation thématique seulement).

Les sources consultées : le fonds Schacht (BundesArchiv – BArch Koblenz) les fonds de la Reichsbank, du ministère de l’économie du Reich et de la chancellerie du Reich (BArch Berlin), les archives militaires allemandes (BArch Freiburg a. B.), les archives liées au tribunal militaire international de Nuremberg (Institut für Zeitgeschichte, Munich), les archives liées à la dénazification (Archives de Basse-Saxe), les archives de la Banque de France à Paris, de la Banque des Règlements internationaux à Bâle et de la Société des Nations à Genève. En outre, j’ai consulté toute une série de documents diplomatiques publiés (France, Allemagne, Suisse, Grande-Bretagne, États-Unis) et d’autres sources publiées (les journaux de Goebbels, les papiers Goerdeler).

Selon vous, quelles ont été les choses qui vous ont le plus influencées dans la rédaction de votre ouvrage ? (nationalité, profession, entourage, période de crise, etc.)

La lecture de la biographie d’Hitler par Ian Kershaw a été un moment très important. Pour le choix, avant la rédaction de l’ouvrage, de la période (l’entre-deux-guerres), il y a une influence implicite familiale certaine, même s’il est difficile de la détailler précisément (contexte alsacien et franco-allemand, mes grands-parents dont les années de formation se déroulent dans les années 1930 et pendant la Seconde Guerre mondiale avec fuite à Alger quand Strasbourg a été occupée, etc). Mon directeur de thèse, Sylvain Schirmann, qui envisageait un tel travail sur Schacht depuis longtemps et qui a réellement fait son boulot de directeur de thèse (entretien tous les trois mois, conseils pour le choix des sources, etc) a eu une influence réelle également.

Comment intégrer votre ouvrage dans une histoire de l’Europe ? Dans quel contexte européen se positionne votre étude ?

Au regard de l’histoire européenne, il y a plusieurs éléments dans ma thèse :
– Organisation économique, monétaire et politique du continent : l’entre-deux-guerres voit l’émergence de grandes institutions internationales publiques (Société des Nations notamment) ou plus ou moins privées (Banque des règlements internationaux) et voit les banques centrales s’organiser et organiser leurs relations internationales ;
– Les relations franco-allemandes, y compris après 1933 où elles ne sont pas si connues que ça ;
– Le régime nazi et, notamment, ses relations internationales économiques et monétaires, la manière dont il s’est imposé à l’Europe et l’interprétation dite fonctionnaliste de son fonctionnement.

Quelle science a le plus dominée lors de la rédaction de votre thèse ? La science historique ou la science politique ?

Les sciences historiques, même si j’ai regardé du côté de la sociologie notamment pour la méthodologie de la biographie.

Vous êtes-vous inspiré d’un ou plusieurs historiens lors de la rédaction de votre thèse ? Lesquels ? Pourquoi ?

Ian Kershaw, car il a livré la meilleure interprétation du régime nazi à ce jour. Detlev Peukert car il a une interprétation intellectuellement stimulante de Weimar. Borchardt car il a remué l’interprétation classique de la crise économique allemande. L’école française d’histoire des relations internationales, via Sylvain Schirmann, école historique dont je suis issu.

8. Quel est votre ouvrage relatant l’histoire de l’Europe préféré ? Pourquoi ?

Ce n’est pas uniquement une histoire de l’Europe, mais L’âge des extrêmes d’Hobsbawm est stimulante, donnant une réelle interprétation et vision de l’histoire.

Si vous devriez écrire un livre intitulé « Histoire de l’Europe », quelles grandes étapes et quelles périodes de l’histoire y figureraient ?

J’avoue ne jamais y avoir réfléchi. Je pense que ce serait une histoire monétaire de l’Europe sur le long terme.

Que pensez-vous de la citation « l’histoire est écrite par les vainqueurs » ?

Cette phrase est vraie dans un premier temps, pour l’historiographie qui suit très rapidement les événements, tout simplement car le vainqueur a intérêt à ouvrir ses archives pour se légitimer et que les historiens sont dépendant des sources primaires disponibles. Il arrive en outre que le vainqueur spolie les archives du vaincu. Mais on finit toujours par s’intéresser aux vaincus. Cela peut prendre du temps : les recherches sur les Gaulois, vaincus par Rome, ne s’émancipent de la vision de César de la Gaule vaincue que depuis quelques décennies…

Quelle était votre fonction au sein du Centre Virtuel de la Connaissance sur l’Europe (CVCE) de Luxembourg? Que pensez-vous des centres tels que le CVCE ?

J’ai d’abord été chercheur en histoire de l’intégration européenne, puis coordinateur du Digital Humanities Lab.

Les centres tels que le CVCE sont de plus en plus nombreux. Ils mettent à disposition des sources primaires très importantes pour les historiens. Mais ils le font encore de manière anarchique, sans cohérence entre les uns et les autres, sans méthodologie suffisamment rigoureuse. De plus la « mise en données » (le processus de transformation d’une archive papier en information numérique) est souvent de mauvaise qualité ou n’est pas documenté. Il s’agit aussi souvent d’une sélection de sources, ces centres ne suivant pas toujours le principe archivistique du respect des fonds. Hors, c’est à l’historien de sélectionner, le plus possible, ses sources lui-même.

Il y a des initiatives (DARIAH au niveau européen) pour coordonner ces centres, pour mettre en avant des bonnes pratiques, des protocoles en commun, etc. Mais tout ceci est lent et nous sommes dans une phase de transition très incertaine, où de nombreuses boîtes noires sont introduites dans la recherche. En conséquence, le grand risque est que des pans entiers de l’historiographie actuelle soit à jeter à la poubelle dans quelques années.

Ceci étant dit, les perspectives ouvertes par les numérisations massives sont enthousiasmantes pour l’historien, notamment articulées avec la notion de lecture distante, c’est-à-dire la possibilité d’embrasser des archives massives grâce à des outils dédiés aux recherches historiques.

Les Humanités Numériques : un passage obligé pour les historiens d’aujourd’hui ? Si oui, pourquoi ?

Le « numérique » est de fait imposé par la « société » (disons l’environnement proche comme lointain des chercheurs). Les historiens n’ont simplement pas le choix, que ce soit pour l’accès aux sources primaires ou pour la publication et la valorisation de leurs recherches.

Préférez-vous publier un article scientifique sur format papier ou sur un blog internet? L’historien de demain publiera-t-il toujours sur format papier ?

Opposer format papier à blog ne me semble pas pertinent. Je ne publie pas la même chose dans une revue scientifique ou sur un blog. Qui plus est de plus en plus de revues publient sur plusieurs supports. Quant à l’évolution du format papier en lui-même, c’est très difficile à dire : le format papier pourra être « augmenté » (introduction de puces), devenir « connecté » et, si cela arrive, l’édition scientifique pourra à nouveau connaître de forts changements, tout comme aujourd’hui.

Vous êtes actif sur Twitter sous le compte Inactinique. Pourquoi ce pseudo ? Utilisez-vous Twitter à des fins professionnelles ou privées ?

Le pseudo vient de la période lointaine où je développais moi-même mes photographies argentiques en noir et blanc. Le terme désigne la lumière rouge (noir et blanc) ou vert-jaune (n&b ou couleur) que vous pouvez utiliser au moment du tirage des photos sur papier. Cela signifie « qui n’a pas d’action sur son environnement ». C’est à la fois un rappel de ce qui fut une passion, de la signification de ce terme qui est d’abord un aveu de (fausse?) humilité de l’historien face à son environnement social, de sa rareté qui pique la curiosité des autres.

J’utilise twitter de plus en plus de manière très professionnelle (facebook pour le privé). J’y discute parfois, j’y publie ma veille (les liens, articles qui m’intéressent ou que je suis en train de lire), je regarde ce que mes collègues y publient.

Prévoyez-vous d’écrire prochainement un nouveau livre ? Sur quel sujet ?

Oui : « La mise en données de l’histoire ». Mais il y a encore un long cheminement avant une éventuelle publication.

Narrating Europe – Johan Schot

2765.itemThe interview with Johan Schot, professor of History of Technology & Sustainability Transition Studies at the University of Sussex, has been conducted by Marc Steffen from the Master in European Contemporary History.

Questions about the article ‘Experts and European transport integration, 1945-1985’

If the transport experts formed a stale policy network and an epistemic community on an intereuropean/international level, why do they disagree on the establishment of a supranational transport authority (e.g. European High Authority for transport)? Does this make sense?

They disagree because it goes against their philosophy on how to manage international relations. supranationality involves the foreign office, since it is based on transfering rights. it involves treaties and conventions. They preferred a policy behind closed doors without any involvement of the foreign office. This allowed them to stay in control of the international negotiations. They also opposed the political project of European integration behind it, since they believed that the supporters of this political project were not really interested in the transport sector and its problems. They wanted to use the sector as a stepping stone for a larger political objective.

For what reasons has the Directorate-General for Transport failed? Who was/is responsible for the ‘(…) saddest chapter in the history of European integration (…)’ (( SCHOT, Johan/ SCHIPPER, Frank, Experts and European transport integration, 1945-1958. In: Journal of European Public Policy 2011 (18/2), P. 274-293. ))? What roles do the transport experts play?

Because all the plans for the creation of a common transport market failed. The essence was that nation states would give power for infrastructure decisions, decisions on possibility for truckers to operate on other countries etc. to the EEC. Experts did not collaborate with the EEC. Instead they continued working within their own organizations. 

Questions about the article ‘Inventing Europe: Technology and the Hidden Integration of Europe’

Why do we speak about a ‘Hidden Integration of Europe’? Doesn’t this imply a voluntary act of hiding something? Why do you have to make it visible again?


It is hidden, because it was the strategy of experts to work behind closed doors without any public involvement. It is also hidden, because this dimension is neglected in the European integration literature. I want to make it visible, because it was important and explains why the EU has a technocratic core.
Why do you think hasn’t the European integration, which, according to your article, ‘(…) depended on and was shaped by material networks, technical systems, and the circulation of knowledge and artifacts (…) (( J. MISA, Thomas/ SCHOT, Johan, Inventing Europe: Technology and the Hidden Integration of Europe. In: History and Technology 2005 (21/1), P. 1-19. ))’ been addressed until now in the existing literature on European integration?

Because historians tends to overlook the role of technology. They focus on other factors. secondly this is consider an area of low politics, not very important. The real work is done by politicians, not by experts. Archival research is also difficult and boring, since it involves delving into working committees. 

In your article you mention the idea of a co-construction of technology and Europe. In what sense do theses concepts relate to each other? Would the one exist, without the other?

Both exist without each other. Yet the argument is that Europe became an important property of transnational technology development, e.g. knowledge networks, standards, infrastructures, products. And because these networks, standards etc. emerged and got European features, they began influencing technological choices and strategies.

In how far does the technological integration of Europe influence the so-called ‘cultural fail of Europe’ or/and the construction of a ‘Fortress Europe’?

It is at the core of the technocratic nature of the integration process. European integration started with borrowing technocratic methods from the past. It also influenced the construction of the Fortress through inclusion and exclusion of certain people, knowledges, places etc. 

Linking, circulation and appropriation. How do these concepts fit into the ‘Hidden Integration of Europe’ and why are they so important for your own concept of the European Integration?

Knowledge, innovation, technology starts local and then circulates. This circulation creates a large space. The circulating knowledge often does not fully fit every context, hence often needs appropriation. The hidden integration is built through linking of infrastructures and circulation and appropriations of knowledge, products, skills etc.

In how far can we characterize the Cold War as a catalyst of a technological European integration?

We certainly can to some extent. It helped integrating Western Europe, but it also created a divide between East and West.

In your opinion, how do European citizens engage with Europe through the construction and use of technologies?

As a consumer, as a knowledge worker, as a student, as a tourist etc. 
Today, would you give the article the same title as you did during the time of its composition? If yes/no, why?

Yes, because the notion of hidden integration is a powerful one.
Other questions concerning your researches

What about the project on the World Wide Web, called ‘Transnational Infrastructures and the Rise of Contemporary Europe’ (( SCHOT, Johan [i.a.], Transnational Infrastructures and the Rise of Contemporary Europe. Online: www.tie-project.nl (Visited: 29.03.14). ))? Is it down?

The project is completed, the website is still on the web but not maintained anymore.

Are there other projects or platforms on the World Wide Web, which you use as working media? What do you think about Twitter and other social media as a platform, which can be used to spread scientific research results? (See @RealTimeWW1 on Twitter)

I think they can be used to influence policy. Academics are often not on Twitter.

Since the 1st January 2014 you have been working as the Director of the program ‘Science and Technology Policy Research’ at the University of Sussex in the United Kingdom. What are your plans as the new Director of this program? On what subject will you focus yourself and in what sense do theses researches contribute to the ‘Hidden Integration of Europe’ or the role of technology played in the process of European Integration?

I am finishing Making Europe book series, including a book by myself and Wolfram Kaiser (entitled Writing the Rules for Europe). In addition I am working on a European Digital Museum for Science and Technology. This will take another 2-3 years including all the articles and presentations that will follow.

Are your current studies influenced by the recent Anti-Europeanism (public opinion, political parties, etc.), regarding the global financial and economic crisis? If yes/no, why?

They make some of my arguments more political salient, but they can also be captured by this criticism since I disclose the technocratic nature of much of the European decision-making.

Are the engineers still playing such an important role in the process of a European integration or are they replaced by another group of people nowadays ((SCHOT, Johan, Inventing Europe by Johan Schot. Online: http://goo.gl/nceWiU (Visited 29.03.14).)) ?

This process continues. 

How would you define the following expressions: ‘Europe’, ‘European integration’ and ‘Technology’?

Europe is an actor category, it means different things to different people. European integration is a similar category, but it also refers of course to a political project which started after WW II; technology is a socio-technical configuration that works. These temrs cannot be defined so easily, this needs a long essay and a lot of context.